«
Ça leur suffit à tous : les apparences. »
Éditions :
Sarbacane, collection Exprim.
Genre :
Contemporain, Jeunesse.
Année
de sortie : 2010.
Nombre
de pages : 189.
Synopsis :
«Il
y a Noah, abonné à « l’auto-lynchage mental », qui se gave de
rancœur et de médicaments depuis six ans – depuis qu’un certain
Julien l’a anéanti. Ses journées, il les passe assis sur un banc,
en bas de l’endroit où c’est arrivé. Il y a Maxime,
scénariste-télé raté, qui tombe amoureux de Noah juste au moment
où celui-ci rompt avec lui : et ce qu’il croit d’abord être une
banale rupture fait exploser sa vie. Et puis il y a Julien,
animateur-vedette d’une petite chaîne câblée, qui s’éveille
nu, dans une cave, ligoté à une chaise... Noah, Julien, Maxime :
trois trajectoires qui se croisent et s’embrassent pour mieux
s’embraser. À l’origine de ce triangle noir, un secret profond,
abyssal ; le brasier d’une plaie ouverte qui consume les êtres et
les pousse aux pires folies.»
Mon
avis :
Antoine
Dole est l'auteur de Je
reviens de mourir et A
copier cent fois. Deux romans forts, chacun à leur
manière, et deux romans qui choquent, qui réveillent. Il possède
un style unique, et cela faisait longtemps que je ne m'étais pas
replongée dans l'une de ses histoires. Une chose est sûre :
dès que l'on termine un de ses romans, on cherche partout où est-ce
qu'on pourrait en lire un autre. C'est comme une addiction.
Trois
personnages, trois chemins qui se croisent et qui s'éloignent. Noah,
anéanti par un certain Julien, enchaîne les médicaments. Maxime,
qui était amoureux de Noah quand ce dernier a rompu, va prendre des
décisions qui bouleverseront sa vie. Et Julien, lui, se réveille nu
dans une cave, ligoté. Trois hommes,
amoureux des hommes, souffrant à cause des hommes. Ils sont torturés
par leurs pensées les plus profondes, et suivre ces longs
monologues intérieurs si sombres sont des moments aussi passionnants
qu'horrifiants. Ils sont perdus, déçus de cette société,
terrifiés par les autres, et par eux-même. On
s'attache à Noah pour ses blessures qui nous sont au début
inconnues. On apprécie Maxime pour ses sentiments si
intenses. On plaint Julien pour sa situation actuelle, on commence
par le détester, et finalement on ne sait plus trop. On
ne sait jamais vraiment, avec ce livre, si ce n'est qu'on lit une
histoire extraordinaire.
Cette
histoire dénonce des choses si importantes de notre société, de
l'homme, de sa cruauté, de son animalité ainsi que de son
inhumanité, parfois. Je ne peux pas vous dire ce qui est dénoncé,
je ne veux rien vous révéler, il faut
lire ce roman choc pour savoir. C'est une réalité si
peu abordée par les médias, par les auteurs, mais elle existe, et
je ne peux que remercier Antoine Dole pour savoir mettre les mots sur
ce que d'autres n'osent même pas évoquer. On suit la déchéance de
Noah, et on en apprend davantage sur toutes les cicatrices invisibles
de son être. Un personnage qui m'a fait
ressentir de l'espoir, finalement, bien que je ne m'y
serais pas attendue. Puis on suit Maxime, son cœur brisé, sa folie,
ses idées, sa déprime. Un personnage qui montre le côté extrême
de l'homme, ses prises de décision trop souvent soudaines. Et
Julien, qui se retrouve là sans comprendre, Julien qui se remet en
question, sans cesse. Les situations les
plus soudaines peuvent mettre les gens face à eux-même sans qu'ils
ne s'en aperçoivent.
Antoine
Dole garde son style si cru, si violent, si choquant. Il veut nous
marquer, nous montrer à quel point certaines choses ne fonctionnent
pas, ici, sur Terre, entre nous et les autres, entre les autres entre
eux.
Sa plume n'hésite pas sur les mots, sur les situations, elle nous
dévoile des réalités dans
leurs aspects les plus sombres. C'est retournant, c'est perturbant,
et une
fois le livre fini, on en ressort changé.
Chamboulé. Anéanti. On en veut davantage mais on est heureux que ça
s'arrête. Que d'émotions contradictoires. On parle de l'Homme, en
général, de l'homosexualité, aussi, ainsi que des préjugés qui
poursuivent l'homme, et l'Homme. On
parle de tout,
de manière unique.
Ce
livre n'est pas un coup de cœur : il a plutôt fait brûler mon
cœur. Est-ce différent ? Est-ce plus fort ? Je n'en sais
rien, je laisse brûler. Si j'en dis trop sur ce livre, je vous
dévoile un peu l'histoire, ce que je refuse. Mais là, j'ai
l'impression de ne pas en dire assez pour vous convaincre. C'est un
livre qu'il faut lire, je ne sais pas comment vous persuader de
l'acheter, mais j'aimerais vraiment que vous le découvriez. C'est
au-delà de tout ce que vous avez pu lire jusqu'à maintenant, ça va
vous perturber, certes, mais vous allez aussi réfléchir à
énormément de choses, suite à cette lecture.
Un
livre unique, retournant, brûlant.
Ta chronique donne envie, tu laisses le mystère planer, ça met l'eau à la bouche ! ^^
RépondreSupprimerJ'en prends note, tu m'as donné envie de découvrir ce roman qui m'était inconnu ! :)
RépondreSupprimerWaouh... Que dire après cette si belle chronique ? Ce livre a l'air incroyablement juste et poignant. C'est le genre de lecture que j'aime par dessus tout découvrir, car on est surprit et touché en plein coeur alors qu'on ne s'y attend pas forcement. De plus, que l'auteur dénonce un sujet important dans notre société c'est le genre de détail qui me fait aimer un livre à la folie... Merci pour cette belle chronique Audrey, tu m'épates toujours dans ta façon d'exprimer ton ressenti, c'est troublant.
RépondreSupprimerJe brûle d'envie de le lire!
RépondreSupprimerJe brûle d'envie de le lire!
RépondreSupprimerTu m'as vraiment intrigué avec cette chronique et la vidéo où tu en parles ... Je l'ai mis dans ma wish-list :p
RépondreSupprimerSalut! Je t'ai nommé, ainsi que ton blog, sur un des mes articles (Tag - Portait Chinois Livresque), j'espère que ça ne te dérange pas. Tu es super,comme blogueuse et comme "booktubeuse", continue!
RépondreSupprimerCette histoire me tente bien. Merci pour ta chronique
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