9 février 2015

Je vous demande le droit de mourir - Vincent Humbert.

« Même si on sait, si l'on est persuadé qu'on la reverra bientôt, il faudrait toujours terminer sa phrase par : « je t'aime » »

Auteur : Vincent Humbert (et Frédéric Veille)
Éditions : J'ai lu.
Genre : Autobiographie, témoignage.
Année de sortie : 2003.
Nombre de pages : 186.

Synopsis : « "Monsieur Chirac, je vous demande le droit de mourir..." Cette supplice, datée du 30 novembre 2002, s'adressait au président de la République française, qui ne pouvait y répondre favorablement puisque la loi, en France, n'autorise pas l'euthanasie. Et pourtant... Lorsqu'on lit le message boulversant que nous envoie Vincent Humbert depuis son lit d'hopital de Berk, on ne peut qu'être troublé : quand la médecine ne peut plus rien pour vous, quand vous êtes le spectateur impuissant de vos tortures, pourquoi vous serait-il refusé (toutes considérations religieuses mises à part) d'en obtenir la fin ?
La fin d'un supplice : c'est ce que Vincent souhaite, avec détermination et des arguments terribles... En attendant, veillé quotidiennement par une mère-pietà dont l'amour et le dévouement n'ont d'égale que sa propre douleur et assisté par un ami avec lequel il communique par signes, il lance dans ce livre un appel pathétique. Pour que les condamnés de la vie puissent obtenir, s'ils le réclament, une libération dans la dignité. »


Mon avis :
Un roman que j'ai découvert grâce à Claudia de lecturedelivres qui parlait si bien de ce témoignage. J'avais envie de savoir ce que pouvait ressentir quelqu'un prêt à mourir, j'avais envie de savoir d'un point de vue véritable en quoi consistait réellement le combat pour l'euthanasie. Et j'ai donc plongé dans ce témoignage bouleversant.

Je pense que je ne suis pas en mesure de critiquer un témoignage, de critiquer une autobiographie. Surtout quand ce dernier a été écrit par un ami du malade qui alignait les mots en dictant l'alphabet à Vincent Humbert pour que ce dernier appuie avec son pouce quand il s'agissait de la bonne lettre. Tout ce que je peux faire, c'est vous raconter. Raconter ce que j'ai ressenti durant cette lecture, et raconter quel est le message que Vincent veut faire passer à la France, et même au monde entier.

Vincent décide de nous raconter sa vie. Sa vie avant son accident, car il estime qu'après, ça n'avait plus rien d'une vie, ainsi que sa vie après cet événement qui a bouleversé le cours de son existence. Il nous raconte son enfance, il nous raconte ses joies et ses malheurs. Mais aussi ce qu'il endure actuellement. Une chambre d'hôpital qu'il ne voit pas car il est aveugle, des amis qui lui rendent visite à qui il ne peut parler car il est muet, et sa mère qu'il ne peut serrer dans ses bras car il est tétraplégique. On ne peut même pas imaginer ses souffrances. On ne peut même pas imaginer ce qu'il a pu endurer. Même avec toute la volonté du monde je n'ai pas réussi à imaginer ma réaction, mes envies, si sa place avait été la mienne. Alors on se contente de lire, et de découvrir son calvaire.

Mais au delà de sa vie et de sa souffrance, Vincent fait passer un message. J'y voyais même souvent cette envie de dénoncer. Parce que si Vincent a réussi à communiquer par le biais de pressions avec son pouce, c'est grâce à l'acharnement de sa mère pendant des mois, malgré les gens autour qui lui disaient qu'elle était folle, qu'elle n'y arriverait jamais. Il dénonce aussi le fait que personne ne voulait l'entendre, que personne ne voulait abréger ses souffrances. Il dénonce le fait que c'est à la personne de choisir ou non si elle veut vivre ou pas, et non aux médecins. Il dénonce l'acharnement thérapeutique et ses effets. C'était tellement intéressant, et poignant à la fois. J'ai aimé découvrir la vie de Vincent même si ça m'horrifiait. J'ai aimé savoir ce qu'il vivait pour comprendre. Pour découvrir un autre point de vue que le mien. Pour savoir comment quelqu'un pouvait préférer la mort à la vie. Je retiens de ce roman qu'il m'a beaucoup appris, et qu'il m'a beaucoup fait réfléchir. Un témoignage bouleversant écrit d'une voix parfois naïve, et parfois très sérieuse, ce qui était d'autant plus révoltant quand on savait que c'était une voix qui n'existait malheureusement plus. La voix d'un garçon de 19 ans.

Je crois que ma chronique ne ressemble pas à grand chose, mais je ne vois pas comment vous parler de ce roman qui à mes yeux ne peut être critiqué, car il s'agit là de la vie de quelqu'un, la vie d'un homme qui à présent est décédé. Un homme qui s'est battu jusqu'au bout pour ceux qui vivaient la même situation que lui, et on ne peut qu'admirer son courage et sa force de persuasion, surtout quand on sait à quel point son état n'était pas au meilleur de lui-même. J'ai beaucoup admiré Vincent Humbert, et je soutiens totalement le combat qu'il a durement mené.

Un témoignage poignant.

6 commentaires:

  1. Claudia m'a aussi donné envie de le lire ... Je ne sais pas encore quand je le ferais mais un jour, c'est sûr, je le lirais :)

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  2. j'avais déjà entendu parlé de ce livre, il a l'air très dure et très poignant comme tu le dit...
    je pense me laisser tenté un jour
    je pense que c'est une leçon de vie que beaucoup devrait lire

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  3. Il a l'air poignant ce témoignage !

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  4. J'ai lu les trois livres traitant de son cas .. Celui-ci, mais aussi celui de sa maman "pour tout les vincent du monde" et de son medecin "Je ne suis pas un assassin" .. Les trois sont bouleversant mais aussi riche d'enseignements ..

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  5. Oh oui il est poignant et très touchant, l'un des plus beaux témoignages que j'ai pu lire !

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  6. Histoire très poignante, je suis tombé sur cet article il y a quelques jours et je dois dire qu'il permet d'avoir une vue globale sur l'affaire. Quoi qu'il en soit, une vraie problématique http://blog.testamento.fr/directives-anticipees-affaire-vincent-lambert-2/

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