L'été des secondes chances - Morgan Matson.

« Le cierge magique laissait des traînées lumineuses dans son sillage et lorsqu'elle a disparu au coin de la maison, la nuit a continué à briller derrière elle. »

Auteur : Morgan Matson.

Éditions : Hachette, Bloom.

Prix : 15€90.

Genre : Jeunesse. (et Young-Adult)

Date de sortie : 11 juin 2014.

Nombre de pages : 416.

Synopsis : « Taylor a une manière bien à elle de traiter ses problèmes personnels : elle les fuit. Mais lorsque son père, atteint d'un cancer, décide de passer son dernier été en famille dans leur maison de vacances, la jeune fille ne peut se dérober. C'est là, cinq ans plus tôt, qu'elle avait laissé sa meilleure amie, Lucy, et son premier amour, Henry, avec la ferme intention de ne plus jamais les revoir. Cet été est celui de tous les souvenirs... et des secondes chances ? »

Merci à William et aux éditions Hachette pour cette merveille.

Mon avis :

Je dois avant tout vous préciser quelque chose. Tout d'abord, ce livre est un énorme coup de cœur. Mais la précision que je veux faire, c'est que parfois dans la vie on lit des livres pas au bon moment, on les apprécie plus ou moins par rapport à la période, à notre humeur. Et ce livre, je l'ai lu à une période où il était la meilleure lecture que je pouvais attendre. Donc certains trouveront mon avis peut-être excessif (car ils auront lu le roman), trop enthousiaste, mais sachez que moi, je l'ai vécu comme cela, et je l'ai apprécié comme cela faisait longtemps que je n'avais pas autant aimé un livre. Je vous le conseille donc de tout cœur.

On entre dans la vie de Taylor, une adolescente de 17 ans qui retourne dans sa maison de vacances de toujours, maison qu'elle avait abandonnée 5 ans plus tôt. Elle va devoir faire face à Henry, Lucy, mais surtout à son père et à sa maladie, au fait que c'est le dernier été qu'ils passeront ensemble et c'est une réalité qu'elle ne souhaite pas admettre. J'ai adoré tous les personnages, aussi étonnant que cela puisse paraître, aucun d'entre eux ne m'a déplu. Ils possédaient tous une personnalité bien à eux, et leurs qualités effaçaient leurs défauts apparents. Ce sont les personnages secondaires qui m'ont finalement le plus touchée. En particulier le père de Taylor, ainsi que les autres membres de sa famille. Parce que face à un drame comme la maladie mortelle, il faut savoir en parler, et au sein de cette famille personne ne s'était jamais rien dit – un détail à modifier quand les jours sont comptés. Un très beau message en tout cas par rapport aux liens familiaux, au temps qui passe, aux minutes qui s'écoulent et qu'il ne faut pas prendre à la légère.

Au delà des personnages, nous avons l'histoire. L'intrigue, le sujet, le thème principal. Notre toute première question est par rapport au retour de Taylor dans sa maison de vacances : comment vont se passer les retrouvailles avec son premier amour, ainsi qu'avec son ancienne meilleure amie ? Et surtout, pourquoi ces deux derniers lui en veulent tant. Une question à laquelle on répond plus tard dans l'histoire, et je ne vous en dirai pas plus. Mais même sans cette intrigue on a aussi Taylor, tout simplement. Son envie de fuir ses problèmes qui lui est impossible maintenant qu'ils l'entourent, son caractère, son évolution, ses sentiments trop longtemps dissimulés, ses relations, sa manière de penser. Et son père, surtout son père. Parce que tout au long du livre, elle ne cesse de penser au fait que dans quelques mois il ne serait plus à ses côtés pour la faire rire. Et c'est cet événement là qui donne tout son sens au roman, toutes ses émotions, tous les sentiments ressentis. Un père malade, un père qu'elle aime de tout son cœur, un père qui prend soudainement toute son importance parce qu'elle se rend compte qu'il ne restera pas à ses côtés pour toujours. Et les liens familiaux que cela va créer, solidifier. C'est tellement beau, comme histoire.

Si ce livre peut plaire à tout le monde, c'est justement parce qu'il contient des sujets vus et revus mais de la plume d'une talentueuse auteur : et cela devient unique. L'amour, l'amitié, la maladie, les vacances.. Tout pour que ce livre soit passionnant et indispensable à votre été. Il est plutôt gros et tiendra donc plusieurs jours – ce qui, je vous l'assure, est un point très positif car pour ma part j'aurais souhaité ne jamais le quitter. Et puis la couverture est splendide, il est de saison, l'histoire est formidable, merveilleuse, émouvante. Que d'excuses pour se sentir obligé de sortir le porte-monnaie, pas vrai ?

Quand aux émotions, sachez que j'ai beau être sensible quand je lis un livre, mes larmes se limitent en général à des yeux embués ou bien une petite goutte sur ma joue. Ce livre a décidé d'inverser les règles et j'ai failli me noyer dans ma propre tristesse. C'était trop beau, c'était trop magnifique, c'était trop triste, c'était trop dramatique. Je n'arrivais plus à m'arrêter de pleurer, les 30 dernières pages sont juste trop émouvantes pour que je résiste à mes pleurs, c'était une lecture merveilleuse, juste merveilleuse, je ne peux rien dire de plus, j'ai l'impression de me répéter mais je veux que vous sachiez à quel point ce livre a été un énorme coup de cœur pour moi, et pourquoi cela.

Je crois que le message est bien passé : vous devez lire cette perle rare, ce roman qui sort exactement pour la bonne saison, ce livre qui vous fera passer par énormément d'émotions, cette histoire qui vous brisera le cœur tout comme elle vous fera rire et sourire, un récit de la plume d'une auteur qui a énormément de talent et qui sait faire passer les sentiments à travers ses mots avec perfection. Ce roman a tout pour vous plaire, ce roman a tout pour être un excellent livre : ce roman est un excellent livre.

Un énorme coup de cœur, une merveille, un livre bien gravé dans mon cœur.

Le carnet de Groku - Sophie Laroche.

« Oui, il y avait bien un monde entre ces deux filles. Entre elles, la vraie vie, le juste milieu. »

Auteur : Sophie Laroche.

Éditions : Hachette (Bloom).

Genre : Jeunesse.

Date de sortie : 19 mars 2014.

Nombre de pages : 320.

Prix : 12€90.

Synopsis : « Le jour où la photo de mes fesses a commencé à circuler, je n’ai pas pleuré. J’ai noyé ma honte dans le cacao. Deux tablettes de chocolat… Trois, pour être honnête. Puis, l’estomac au bord des lèvres, je me suis approprié cette insulte, cette vérité : « gros cul ». J’ai un tout petit peu bafoué les règles d’orthographe : « groku ». Ça dérange déjà moins, non ? Allez, je lui ai même ajouté une majuscule : Groku. « Je suis Groku », me suis-je répété. Ce même jour, j’ai créé mon blog. J’ai juste balancé en ligne la photo prise à la piscine. Et j’ai ajouté cette présentation minimaliste : « Je m’appelle Groku. » Le lendemain, j’avais déjà des commentaires. Alors j’ai continué à écrire et c’est devenu un journal intime. Tous les soirs, je découvrais les commentaires avec délectation. Ils flattaient un ego qui en avait besoin, mais ne m’apportaient guère de solutions. Jusqu’au jour où une certaine Kilodrame m’a écrit. Elle parlait d’un régime miracle. Un régime qui tenait sur un carnet. Alors je me suis lancée. Et oui, j’ai maigri. Oui, j’ai enfin découvert la vie. Mais pas celle que j’imaginais... »

Merci à William et aux éditions Hachette pour ce livre que j'ai beaucoup aimé !

Mon avis :

Je suis très heureuse d'avoir lu ce livre qui traite un sujet que je trouve extrêmement intéressant et touchant. On suit une jeune fille qui a subit un sort vraiment injuste, la honte de son corps, de ses fesses, surtout. De son « cul » comme elle l'appelle. Voilà comment Groku fait son apparition. Groku, c'est un peu la deuxième personnalité de Manon, on sait tous que les filles qui veulent maigrir, qui se voient trop grosses, on cette sorte de voix intérieur qui leur dit de maigrir, qu'elles sont moches avec leur graisse, qu'elles sont horribles ce qui est totalement faux, mais elles la croient. Et Groku va pousser Manon à maigrir. Groku va réussir sa mission. Mais à quel prix ?

« Si vous vouliez des mots gentillets et proprets, il fallait choisir une autre lycéenne » Cette première phrase résumé beaucoup le vocabulaire de ce livre, qui pour ma part ne m'a pas du tout dérangé, au contraire, le fait qu'il soit... osé ? Nous donne beaucoup plus l'impression de suivre une lycéenne en chair et en os. Et justement, celle-ci est très complexée par son poids, par ses formes, par ses fesses. Ce livre fait intervenir plusieurs moments de l'adolescence, les clichés évidemment, mais sans eux ce roman perdrait de son charme, mais surtout des sujets d'actualité. Le fait qu'une photo honteuse soit diffusée, les soirées où les gens se rencontres, les premiers baisers, les premières fois. Et à côté de tous ces éléments habituels d'un roman, le poids. La fixation que – malheureusement – beaucoup de filles ont dans notre société sur leurs formes, leur ventre, leurs cuisses, leurs hanches. C'est un sujet sensible, évidemment, parce que Manon va découvrir un régime soit disant miracle alors que nous, en tant que lecteur, on sait déjà que c'est une mauvaise idée. Je ne vous gâche la surprise, je ne vous révèle rien.

Ce livre a un style très simple, ainsi qu’humoristique, ce qui dédramatise un peu les situations auxquelles nous faisons face avec la jeune Manon. C'est aussi un peu vulgaire, mais on s'y habitue, et ce n'est vraiment pas dérangeant, au contraire on sent que c'est bien Manon qui parle, Manon qui s'énerve, Manon qui râle, Manon qui pense. Et avec cette plume simple, agréable à lire, le sujet du poids, et vous vous en doutez, de l'anorexie, est mis en avant de manière assez spécial, le récit prend souvent des tournures inattendues, même si parfois des idées me venaient, et certaines arrivaient vraiment, d'autres non. Un suspens très bien gardé tout au long du roman, on est souvent surpris. Et pour ma part, j'ai été émue au point de verser des larmes, je ne pense pas que ce sera le cas de beaucoup de monde, mais l'anorexie me touche particulièrement quand j'en entends parler, quand j'imagine des filles prisonnières de cette maladie, et donc j'ai été d'autant plus sensible durant cette lecture qu'un rien me faisait monter les larmes aux yeux. Et je félicite tout de même l'auteur parce que justement elle a réussi à me faire ressentir des émotions fortes et révoltantes, qui font que ce livre a été une excellente lecture. Alors même si le vocabulaire peut repousser, je peux vous assurer qu'une fois entre les pages, on n'y prend même plus garde, et on lit, on lit jusqu'à ce que ce soit fini. Et on referme le livre en étant soulagé, révolté, pour ma part encore remplie d'émotions parfois contradictoires. Mais avec ce sentiment que ce livre restera gravé dans notre mémoire même si c'est une histoire toute simple et juste agréable comme il le faut.

C'est donc, vous l'avez compris, une excellente lecture pour moi. Pourtant ce livre est simple, se lit rapidement, ne demande pas à beaucoup réfléchir (quoiqu'en le refermant on soit obligé de songer à tout ce qu'on vient de lire) mais justement, parler d'un sujet aussi sensible avec des mots simples, ça le rend d'autant plus intéressant, émouvant, horrifiant. J'ai adoré, et ce livre plaira beaucoup à toutes les adolescentes qui veulent de l'amour, de l'humour, de l'émotion, et aussi une belle leçon de vie !

Une excellente lecture, un livre que j'ai beaucoup aimé.