22 février 2015

À tous les garçons que j'ai aimés - Jenny Han.

« L'amour, c'est effrayant, c'est changeant, ça peut disparaître. Mais c'est un risque à prendre. »

Auteur : Jenny Han.
Éditions : Panini Books (collection Scarlett).
Genre : Jeunesse, Romance.
Année de sortie : 2015.
Nombre de pages : 461.
Synopsis : « Lara Jean Song conserve ses lettres d’amour dans une boîte à chapeau que sa mère lui a donnée. Ce ne sont pas des lettres qu’elle a reçues, ce sont celles qu’elle a écrites. Une pour chaque garçon qu’elle a aimé. Lorsqu’elle écrit, elle ose ouvrir son coeur et dire toutes les choses que jamais elle n’exprimerait dans la vraie vie, car ses lettres ne sont que pour elle. Jusqu’au jour où Lara découvre que ses lettres secrètes ont toutes été postées… Elle doit soudain faire face à son passé amoureux, la situation devient vite hors de contrôle mais qui sait ? Quelque chose de positif pourrait ressortir de ces lettres, après tout. »

Mon avis :
Ce nouveau roman de Jenny Han faisait déjà beaucoup parler de lui sur la blogo, à l'époque où les blogueurs le lisaient en VO. J'étais tellement impatiente qu'il sorte en français afin de pouvoir moi aussi découvrir cette histoire qui me promettait une très bonne lecture. Merci Babelio pour cette masse critique privée qui m'a permis de découvrir cette merveille, en compagnie de Mathilde de Mille et deux livres (sa chronique plus bas).

Lara est une adolescente tout ce qu'il y a de plus ordinaire, si ce n'est que je l'ai trouvée très attachante. Nous entrons dans l'histoire avec grande facilité, et nous rencontrons un bon nombre de personnages tous très différents, intéressants à découvrir plus en détails par la suite. Au delà de la romance, la famille possède une place importante dans ce récit. Le départ de la grande sœur, assumer ses responsabilités d’aînée, savoir prendre des décisions, faire des choix... nous assistons aux changements dans la vie de Lara Jean qui grandit, qui devient une femme. Et l'histoire en était d'autant plus passionnante.

Lara écrivait toujours des lettres aux garçons qu'elle aimait afin de mettre fin à ses sentiments pour eux, afin de tourner la page. Mais quand ces lettres - qui pour certaines datent de plusieurs années – se retrouvent postées et arrivées à destination, Lara Jean ne sait plus quoi faire pour faire face à la situation. Elle va prendre de folles décisions qui changeront sa vie à tout jamais. On s'amuse beaucoup du pétrin de Lara, mais on est aussi très attendri par son personnage ainsi que sa petite sœur, son meilleur ami, et bien d'autres encore... J'ai adoré son personnage ainsi que le fil qu'a suivi l'histoire. Les événements sont très bien trouvés par l'auteur, chaque nouvelle situation nous fait sourire où nous révolte, l'auteur sait nous mettre dans tous nos états.

La plume de l'auteur est très jeunesse, mais c'est justement ce dont j'avais besoin. Une lecture qui ne soit pas prise de tête, qui nous détend, et qui nous fait passer un bon moment. J'ai eu raison de jeter mon dévolu sur ce roman car il m'a pleinement satisfaite, je n'aurais pas pu rêver mieux pour avoir un nouveau coup de cœur. Une romance vraiment adorable, dont j'ai adoré suivre l'évolution, jusqu'à la dernière page qui m'a totalement retournée : je veux la suite.

Ce livre est un coup de cœur pour l'histoire, l'originalité ainsi que la romance qui au fond ne sort pas de l'ordinaire mais les romances adolescentes me plaisent toujours autant, surtout quand elles sont bien écrites, passionnantes, et que le récit aborde aussi d'autres sujets importants comme la famille, le détachement, le fait de grandir. Merci à Jenny Han pour ce roman plein de tendresse mais aussi d'humour : j'ai passé un merveilleux moment.

Un coup de cœur.

> chronique de Mathilde / Mille et deux livres <

18 février 2015

Les gens heureux lisent et boivent du café - Agnès Martin-Lugand.

« Mais mon cœur battait obstinément. Et me maintenait en vie. Pour mon plus grand malheur. »

 
Auteur : Agnès Martin-Lugand.
Éditions : Pocket.
Genre : Drame, Contemporain.
Année de sortie : 2013.
Nombre de pages : 187.

Synopsis : « Diane perd brusquement son mari et sa fille dans un accident de voiture. Dès lors, tout se fige en elle, à l’exception de son cœur, qui continue de battre. Obstinément. Douloureusement. Inutilement. Égarée dans les limbes du souvenir, elle ne retrouve plus le chemin de l’existence. C’est peut-être en foulant la terre d’Irlande, où elle s’exile, qu’elle apercevra la lumière au bout du tunnel. »



Mon avis :
Un roman qui, dès sa sortie, a été accrocheur à mes yeux : le titre était le plus attirant qu'il m'ait été donné de lire. J'avais tellement envie de le découvrir. Ma mère l'ayant lu, mes amies aussi, il fallait que je me lance, et quand Laura me l'a offert pour noël j'ai décidé de ne pas patienter plus longtemps, je l'ai donc lu en lecture commune avec Tom (lien de sa chronique en bas). Une lecture commune très enrichissante car nos deux avis sont très opposés, même si au fond ils se rejoignent sur certains point. Il a été déçue tandis que j'ai bien aimé l'histoire, même si je l'avoue je ne lui ai rien trouvé d'extraordinaire.

Nous faisons la rencontre de Diane, une jeune femme à qui la vie n'a fait aucun cadeau, qui doit à présent vivre sans son mari et sa fille à ses côtés. Diane est détruite mais une once d'espoir existe en elle, on y croit, et cela rend ce personnage très attachant, assez bien approfondi. Son meilleur ami Félix est un garçon qui nous charme assez facilement. Quand Diane décide de partir en Irlande nous nous doutons que sa vie va prendre un nouveau tournant. Surtout lorsqu'elle y fait la rencontre de ses propriétaires, ainsi que celle de son voisin...

C'est un roman touchant. Le thème du deuil est abordé dès les premières pages, ce qui m'a valu des larmes de tristesse pour Diane, pour Colin son mari et pour Clara sa fille. Mais c'est aussi ce qui m'a déçue. Je m'attendais à ce que Colin et Clara soient toujours présents dans l'histoire car ils sont justement la cause de malheur de Diane, elle y pense chaque jour, chaque heure, chaque minute. Mais à un moment donné du roman, Colin et Clara deviennent inexistants pendant une période assez longue, nous ne voyons plus une seule fois leurs prénoms dans le récit, Diane n'y pense plus comme s'ils n'étaient plus au centre de cette histoire. J'ai été déçue par ce détail assez important car cela me paraissait beaucoup trop surréaliste que, après avoir passé un an enfermée à penser à eux jour et nuit, tout à coup elle soit capable de les rayer de sa tête pour une semaine. Ils sont passés au second plan et c'est ce qui m'a dérangée. Ainsi qu'une autre situation un peu de trop vers la fin de l'histoire, mais bon ce sont les choix de l'auteur et sans ça l'histoire serait un peu différente or j'ai beaucoup apprécié le dénouement final.

Bien sûr s'ils n'étaient plus aussi importants dans l'histoire, c'est parce que Diane rencontrait des gens, essayait de se reconstruire. Donc ma déception était atténuée car l'histoire de la jeune femme me touchait toujours, elle essayait de redécouvrir l'amour. La plume de l'auteur est très simple, mais assez belle pour m'avoir fait pleurer et assez fluide pour avoir rendu ce roman très difficile à lâcher. J'ai ressenti des émotions à travers les mots de l'auteur et c'est pour moi le talent qu'on attend d'un écrivain, alors même si c'était un style assez simple, je n'avais pas besoin de plus et j'ai été charmée.

Je n'ai pas trouvé ce roman extraordinaire, mais j'ai tout de même beaucoup aimé suivre l'histoire de Diane, son retour à la vie avant que la mort ne la rattrape, ses découvertes, ainsi qu'une fin qui nous attriste mais qui nous fait sourire en même temps. L'auteur sait bien retranscrire les émotions avec un style assez simple, et même si certains détails m'ont déçue l'histoire dans son ensemble était très belle, très agréable à lire, et je suis ravie d'avoir pu découvrir cette auteur et sa plume.

Une très belle histoire.


> chronique de Tom <

15 février 2015

Un secret - Philippe Grimbert.

« Fils unique, j'ai longtemps eu un frère. »

Auteur : Philippe Grimbert.
Éditions : Le Livre de Poche.
Genre : Drame.
Année de sortie : 2004.
Nombre de pages : 185.

Synopsis : « Souvent les enfants s'inventent une famille, une autre origine, d'autres parents. Le narrateur de ce livre, lui, s'est inventé un frère. Un frère aîné, plus beau, plus fort, qu'il évoque devant les copains de vacances, les étrangers, ceux qui ne le vérifieront pas... Et puis un jour, il découvre la vérité, impressionnante, terrifiante presque. Et c'est alors toute une histoire familiale, lourde, complexe, qu'il lui incombe de reconstituer. Une histoire tragique qui le ramène aux temps de l'Holocauste, et des millions de disparus sur qui s'est abattue une chape de silence. »


Mon avis :
Un roman dont l'histoire ne m'était pas inconnue, car j'avais déjà vu le film il y a quelques années. L'histoire m'avait énormément perturbée. J'étais révoltée, comme à chaque fois, par la rafle et autres événements durant les années 40, et j'étais en même temps bouleversée par l'histoire et agacée par certaines personnages qui à mes yeux sont inexcusables. Ce roman m'a d'autant plus fait ressentir ces émotions : on vit chaque chose avec beaucoup plus d'intensité.

Un secret menace une famille depuis des années. Un secret que tout le monde garde, que tout le monde connaît, sauf le narrateur qui nous raconte son histoire. Cet enfant est curieux, cet enfant ne se sent pas assez aimé par ses parents, cet enfant sent que quelque chose dérange sa famille, que certains regards sont trop perdus, certaines paroles trop incertaines. Le tout causé par un secret bien trop lourd à porter. Le narrateur l'ignore et le sait en même temps, car depuis toujours il ressentait comme la présence d'un frère imaginaire, jusqu'à ce que la vérité éclate.

Je connaissais déjà le secret, je savais déjà ce qui allait se dérouler, mais ça ne m'a pas empêché d'être révoltée une fois encore par l'horreur de l'histoire, par la situation dramatique et par les fautifs de tout cela. Durant le roman on apprend que certains personnages se marient, puis en désirent d'autres, puis détruisent leur compagnon, leur font faire des actes irrémédiables ainsi qu'impardonnables. J'ai eu l'impression de lire un roman où chaque personne s'en veut mais chaque personne a une part de responsabilité dans le drame, et ça m'a vraiment horrifiée.

Apprendre que ce roman est une véritable histoire, la vie de l'auteur, ça m'a perturbée, au final. Le choc et l'horreur passés, j'étais intriguée par tant de secrets, tant de regrets cachés et tant de secrets qui resteront à jamais inavoués. Même si au fond, si l'on suit bien l'histoire, on se rend compte qu'il n'y a qu'un seul véritable secret. Et je vous laisse lire ce livre pour le découvrir. Un roman qui, il ne faut pas l'oublier, nous montre qu'au fond les seuls véritables fautifs sont ceux qui ont emmené les juifs dans les camps, ceux qui ont ordonné cela, et ceux qui ont tué des hommes sans aucun regret.

Un roman d'une plume simple, qui se lit avec facilité, mais nous passons de l'horreur au bouleversement à la peur et à l'énervement. J'ai aimé ce roman car il s'agit d'un témoignage et que je respecte beaucoup cet auteur qui a posé des mots sur sa vie afin de nous faire partager un lourd secret. Mais ce que je n'ai pas apprécié, ce sont certains personnages qui m'ont tout simplement énervée, et je retiens mes mots car il s'agit là de véritables personnes et je ne peux les juger sans les connaître. Mais ce que j'ai lu m'a suffit à savoir que j'en voulais beaucoup à certains, mais il ne faut jamais oublier que les véritables fautifs de tout ça sont ceux qui ont arrêté les juifs et qui les ont emmenés dans les camps.

Un roman perturbant.

13 février 2015

L'empereur, c'est moi - Hugo Horiot.

« Ce n'est pas grave d'être en cage quand on ne sait pas voler. »

Auteur : Hugo Horiot.
Éditions : L'Iconoclaste.
Genre : Témoignage.
Année de sortie : 2013.
Nombre de pages : 214.

Synopsis :  
« Ce livre est une histoire vraie. L'autoportrait d'un enfant en colère, qui mène une guerre sans merci, contre lui-même et contre les autres. Un enfant autiste Asperger. Aujourd'hui, l'orage de l'autisme est passé. Le guerrier aux bras nus est devenu un adulte serein. Alors, il a décidé de replonger en enfance. Au fil des chapitres, il nous entraîne avec lui. Il a quatre ans, huit ans, douze ans. Il a peur. Il se cogne à l'absurdité de la vie comme un papillon contre une lampe. C'est net, juste, cruel parfois. Les larmes sont étouffées et la tendresse jaillit comme l'éclair. Un texte fascinant dans la lignée des grands récits sur l'autisme. »
Mon avis :
Un roman dont je n'avais jamais entendu parler, qui aborde un thème qui m'a toujours intéressée : l'autisme Asperger. Ma cousine m'a prêté ce livre, ne m'en disant que du bien, et j'ai eu très envie de le lire, je l'ai donc sorti de ma bibliothèque pour découvrir l'enfance d'Hugo Horiot, et sa vie en tant qu'autiste Asperger.

Hugo nous raconte son enfance depuis qu'il est en âge de se souvenir. Depuis qu'il a 4 ans, Hugo est un enfant intelligent. Très intelligent. Pourtant autour de lui ce n'est pas quelque chose que les gens voient. Ce roman contient peu de personnages car il se concentre sur Hugo, son ressenti, ses idées sur la vie, et sur sa mère. Une femme qui n'a pas voulu considérer Hugo comme différent, tout simplement parce qu'au fond il n'était pas si différent.

Avoir le point de vue de la personne est toujours plus passionnant, car nous savons que les propos sont véritables, et qu'il ne s'agit pas d'une personne qui en décrit une autre. Là nous sommes avec Hugo, avec lui, toujours. Nous sommes dans sa tête, dans son esprit. Peut-être que chaque enfant autiste est différent, mais cela nous permet tout de même de réussir à comprendre pourquoi parfois, il réagit de telle ou telle manière. Pourquoi il crie. Pourquoi il ne parle pas. C'était vraiment intéressant de lire ce témoignage, qui parfois me rendait pleine d'émotions, et qui à d'autres moments me faisait sourire d'amusement. Mais qui m'a surtout passionnée du début à la fin par son authenticité, et surtout par l'attachement que j'avais pour le petit Hugo. Il ne voulait pas de la pitié des gens, et en le lisant nous n'avons pas de pitié à lui donner, juste cette envie de rencontrer cet enfant si doué, si intelligent, qui le cache. Cet enfant si différent. Cet enfant, tout simplement.

En plus d'écrire une histoire touchante qui nous raconte la réalité d'une enfance difficile mais qui, avec des efforts, a pu se dérouler de manière correcte pour donner naissance à un homme talentueux, Hugo Horiot possède une plume qui sait nous charmer à chaque nouvelle phrase, et qui nous fascine. Les pensées et les idées de ce jeune enfant nous fascinent. C'était fabuleux de découvrir l'autisme du point de vue de l'enfance, et ça m'a permis de m'intéresser encore davantage à cette maladie qui m'a toujours beaucoup intriguée.

J'ai donc été très heureuse d'avoir pu découvrir un livre sur l'enfance d'un jeune austiste Asperger, surtout qu'il ne pouvait pas être plus authentique étant donné que l'histoire nous est racontée par Hugo lui-même. Un témoignage qui nous fait sourire ou pleurer, mais qui nous montre surtout une réalité. Je remercie l'auteur d'avoir partagé avec nous cette enfance qui n'était pas de tout repos.

Un témoignage unique.

10 février 2015

Nous sommes Charlie - 60 écrivains unis pour la liberté d'expression.

« Si un dieu a peur d'un dessin, c'est qu'il est plus petit qu'un crayon – ou que les mots sont plus grands que lui. »
Delphine Coulin.

Auteur : 60 écrivains unis pour la liberté d'expression.
Éditions : Le Livre de Poche.
Genre : Témoignage.
Année de sortie : 2015.
Nombre de pages : 165.

Synopsis :
« Face à la tragédie, des voix s'élèvent contre la barbarie qui a voulu mettre à genoux la liberté d'expression. C’est de la volonté de les rassembler en un recueil, que naît, dès le lendemain de l’attaque contre Charlie Hebdo, l’idée de cet ouvrage, mêlant textes classiques fondamentaux et paroles d’auteurs contemporains. La richesse des contributions gracieuses ici réunies témoigne du remarquable élan suscité par ce projet, dont l’intégralité des bénéfices sera reversée à Charlie Hebdo. »


Mon avis :
Je suis Charlie. Tu es Charlie. Il est Charlie. Nous sommes Charlie. Vous êtes Charlie. Ils sont Charlie.

Les événements en ce début d'année n'ont laissé personne indifférent. Dans ce recueil de textes fondamentaux ainsi que de paroles d'auteurs contemporains, nous retrouvons des auteurs que nous apprécions, des petites textes touchants, des histoires pleines d'ironie, mais surtout nous découvrons de nombreux avis. Des avis qui se rejoignent en général, mais qui parfois diffèrent de notre opinion personnel. Je crois que c'est ça qu'il veut montrer, ce recueil. Nous sommes libres de ne pas être d'accord avec ce que nous lisons. Nous sommes libres d'avoir notre propre avis tant qu'il est respectueux. Nous sommes libres, tout simplement.

Je ne vois pas comment parler de ce recueil, je ne peux critiquer un ensemble de textes si touchants, si bouleversants, et si sincères. Nous avons des écrits de personnes proches de l'équipe de Charlie Hebdo. Nous en avons d'autres qui, même s'ils n'achetaient pas le journal, défendent tout de même cette liberté d'expression qui nous est chère à tous. Nous avons des avis très diversifiés qui nous permettent parfois de comprendre les réactions qui changent d'une personne à une autre. J'ai une pensée pour la nouvelle de Romain Puértolas, une histoire fictive bourrée d'humour, mais qui ne fait pas que monter des larmes de rires. J'ai adoré son texte qui mélange l'humour tant présent de Charlie, ainsi que la gravité des faits passés.

Nous avons des textes fondamentaux très précieux pour ce pays, des textes qui racontent des événements si anciens que c'est terrible de voir qu'ils sont encore d'actualité. Des textes de philosophes importants dans l'histoire de notre pays. J'ai aimé le fait que parfois les auteurs écrivaient une longue nouvelle, parfois un texte argumentatif, parfois quelques phrases, parfois un poème, parfois ils racontaient une véritable histoire. Le tout réuni donne naissance à ce recueil très cher à mes yeux. Je relirai régulièrement certains textes qui m'ont touchée, émue, plus que d'autres. Comme quoi les mots ont une puissance que nul ne pourra jamais surpasser.

Ma chronique n'en est pas véritablement une. Parce que je n'ai rien à reprocher à ce recueil, car on ne peut reprocher à des gens d'exprimer leur avis, de rendre hommage à la liberté qui a été touchée. Ce recueil m'a émue, appris, instruit, touchée, et même parfois fait rire.

Nous sommes Charlie.

9 février 2015

Je vous demande le droit de mourir - Vincent Humbert.

« Même si on sait, si l'on est persuadé qu'on la reverra bientôt, il faudrait toujours terminer sa phrase par : « je t'aime » »

Auteur : Vincent Humbert (et Frédéric Veille)
Éditions : J'ai lu.
Genre : Autobiographie, témoignage.
Année de sortie : 2003.
Nombre de pages : 186.

Synopsis : « "Monsieur Chirac, je vous demande le droit de mourir..." Cette supplice, datée du 30 novembre 2002, s'adressait au président de la République française, qui ne pouvait y répondre favorablement puisque la loi, en France, n'autorise pas l'euthanasie. Et pourtant... Lorsqu'on lit le message boulversant que nous envoie Vincent Humbert depuis son lit d'hopital de Berk, on ne peut qu'être troublé : quand la médecine ne peut plus rien pour vous, quand vous êtes le spectateur impuissant de vos tortures, pourquoi vous serait-il refusé (toutes considérations religieuses mises à part) d'en obtenir la fin ?
La fin d'un supplice : c'est ce que Vincent souhaite, avec détermination et des arguments terribles... En attendant, veillé quotidiennement par une mère-pietà dont l'amour et le dévouement n'ont d'égale que sa propre douleur et assisté par un ami avec lequel il communique par signes, il lance dans ce livre un appel pathétique. Pour que les condamnés de la vie puissent obtenir, s'ils le réclament, une libération dans la dignité. »


Mon avis :
Un roman que j'ai découvert grâce à Claudia de lecturedelivres qui parlait si bien de ce témoignage. J'avais envie de savoir ce que pouvait ressentir quelqu'un prêt à mourir, j'avais envie de savoir d'un point de vue véritable en quoi consistait réellement le combat pour l'euthanasie. Et j'ai donc plongé dans ce témoignage bouleversant.

Je pense que je ne suis pas en mesure de critiquer un témoignage, de critiquer une autobiographie. Surtout quand ce dernier a été écrit par un ami du malade qui alignait les mots en dictant l'alphabet à Vincent Humbert pour que ce dernier appuie avec son pouce quand il s'agissait de la bonne lettre. Tout ce que je peux faire, c'est vous raconter. Raconter ce que j'ai ressenti durant cette lecture, et raconter quel est le message que Vincent veut faire passer à la France, et même au monde entier.

Vincent décide de nous raconter sa vie. Sa vie avant son accident, car il estime qu'après, ça n'avait plus rien d'une vie, ainsi que sa vie après cet événement qui a bouleversé le cours de son existence. Il nous raconte son enfance, il nous raconte ses joies et ses malheurs. Mais aussi ce qu'il endure actuellement. Une chambre d'hôpital qu'il ne voit pas car il est aveugle, des amis qui lui rendent visite à qui il ne peut parler car il est muet, et sa mère qu'il ne peut serrer dans ses bras car il est tétraplégique. On ne peut même pas imaginer ses souffrances. On ne peut même pas imaginer ce qu'il a pu endurer. Même avec toute la volonté du monde je n'ai pas réussi à imaginer ma réaction, mes envies, si sa place avait été la mienne. Alors on se contente de lire, et de découvrir son calvaire.

Mais au delà de sa vie et de sa souffrance, Vincent fait passer un message. J'y voyais même souvent cette envie de dénoncer. Parce que si Vincent a réussi à communiquer par le biais de pressions avec son pouce, c'est grâce à l'acharnement de sa mère pendant des mois, malgré les gens autour qui lui disaient qu'elle était folle, qu'elle n'y arriverait jamais. Il dénonce aussi le fait que personne ne voulait l'entendre, que personne ne voulait abréger ses souffrances. Il dénonce le fait que c'est à la personne de choisir ou non si elle veut vivre ou pas, et non aux médecins. Il dénonce l'acharnement thérapeutique et ses effets. C'était tellement intéressant, et poignant à la fois. J'ai aimé découvrir la vie de Vincent même si ça m'horrifiait. J'ai aimé savoir ce qu'il vivait pour comprendre. Pour découvrir un autre point de vue que le mien. Pour savoir comment quelqu'un pouvait préférer la mort à la vie. Je retiens de ce roman qu'il m'a beaucoup appris, et qu'il m'a beaucoup fait réfléchir. Un témoignage bouleversant écrit d'une voix parfois naïve, et parfois très sérieuse, ce qui était d'autant plus révoltant quand on savait que c'était une voix qui n'existait malheureusement plus. La voix d'un garçon de 19 ans.

Je crois que ma chronique ne ressemble pas à grand chose, mais je ne vois pas comment vous parler de ce roman qui à mes yeux ne peut être critiqué, car il s'agit là de la vie de quelqu'un, la vie d'un homme qui à présent est décédé. Un homme qui s'est battu jusqu'au bout pour ceux qui vivaient la même situation que lui, et on ne peut qu'admirer son courage et sa force de persuasion, surtout quand on sait à quel point son état n'était pas au meilleur de lui-même. J'ai beaucoup admiré Vincent Humbert, et je soutiens totalement le combat qu'il a durement mené.

Un témoignage poignant.

7 février 2015

Respire - Anne-Sophie Brasme.

« Sombrer dans la folie, ce n'est pas qu'une fatalité, c'est peut-être aussi un choix. »

Auteur : Anne-Sophie Brasme.
Éditions : Fayard.
Genre : Drame.
Année de sortie : 2001.
Nombre de pages : 180.
 
Bande annonce du film :

Synopsis :
« Charlène et Sarah s'aiment comme deux sœurs. Mais la passion fait des ravages. S'instaure peu à peu une relation perverse entre les deux jeunes filles : Sarah provoque, multiplie les humiliations publiques, accable de reproches son amie, qui accepte son sort. Jusqu'à l'irréparable. »

Mon avis :
Quand le film est sorti, la bande-annonce m'a immédiatement interpellée. Je ne pouvais pas passer à côté de cette histoire, de cette amitié. J'ai failli aller voir le film, mais finalement manque de temps, et heureusement, ce qui m'a permis de pouvoir le lire avant. Une lecture qui sort de tout ce que j'ai lu dans ma vie, et qui s'est trouvée une place unique dans mon cœur et dans mon esprit. Je ne l'oublierai pas.

Tout part d'une amitié. Une amitié basée sur la passion, une amitié qui dès les débuts frise l'obsession. La passion que l'on ressent nous aussi pour cette histoire, pour cette relation si atypique. Charlène est une jeune fille perdue. Une fille que l'on aimerait prendre dans nos bras pour la réconforter. Sarah est une fille intelligente, rusée, qui dès le début savait ce qui ressortirait de leur amitié. Comme si tout était manigancé. Les personnages secondaires sont inintéressants à côté de l'attirance que nous ressentons pour Charlène et Sarah. Bien qu'ils aient des rôles importants, bien qu'ils aient été exploités avec assez de profondeur, je ne pouvais détourner les yeux de Charlène. Je ne pouvais me concentrer sur autre chose que sur cette fille.

C'est une histoire que je n'avais jamais lue autre part. Une amitié merveilleuse qui vire au cauchemar. Une passion si forte qu'elle vous détruit. Un lien si indestructible que le seul moyen de le faire disparaître fait tout tourner au drame. L'auteur a su mettre ses idées dans l'ordre pour nous offrir un livre qui dès le début nous fait comprendre la fin. Mais les doutes finissent par s'installer, les questions se multiplient, et nous ne sommes plus sûrs de rien avant d'avoir lu la dernière page. Avant de refermer le livre en se disant que nous ne verrons plus jamais certaines choses de la même façon.

J'ai tout aimé dans ce roman, même le côté dérangeant parfois présent, certaines situations qui nous mettent totalement mal à l'aise, des événements où nous nous remettons en question sur la réaction à avoir, la réaction que l'on devrait normalement avoir. J'ai souvent songé à ce que j'aurais fait à la place de l'une, ou de l'autre. Je me suis demandée comment on pouvait devenir comme l'une, ou comme l'autre. L'auteur possède un style merveilleux, des mots forts dans des chapitres poignants qui nous retournent, qui nous obsèdent, qui nous terrifient.

En ressortant de ma lecture j'étais incapable de mettre des mots sur mon avis, de vous dire si c'était un coup de cœur ou non. Et voilà que ma chronique vous dit ce que j'ai ressenti, un peu dans le désordre. Mais ce roman est plus qu'un coup de cœur : il est unique. Il faut le lire. Il faut découvrir cette amitié, ses effets, son histoire. Il est tout sauf ordinaire, ce petit roman.

Plus qu'un coup de cœur, ce roman est unique.

4 février 2015

Le Secret - Emma Hart.

« Je me briserai le cœur pour guérir le sien. »

Auteur : Emma Hart.
Éditions : Hachette, collection Black Moon Romance.
Genre : Romance, Young-Adult.
Année de sortie : 2014.
Nombre de pages : 280.

Synopsis : « Éternelle romantique, Megan passe son temps le nez dans ses livres en attendant son prince charmant. Séducteur infatigable, Aston passe le sien à coucher avec tout ce qui bouge. Tout les oppose, mais ils sont irrésistiblement attirés l’un par l’autre. Ils ne s’en sont jamais parlé et, surtout, aucun d’entre eux ne veut franchir le pas. La raison ? Braden, leur meilleur ami commun, qui refuse que quiconque – et surtout pas Aston – touche à Megan, qu’il considère comme sa sœur. Mais bientôt la tentation devient trop forte et le désir, trop intense : Megan et Aston finissent par craquer. Une condition : garder le secret. »

Mon avis :
Le premier tome avait été une excellente lecture pour moi, et la couverture de celui-ci m'a immédiatement tapée dans l’œil. J'ai la chance d'avoir une adorable meilleure amie qui me l'a offert lors de notre SWAP noël/anniversaire, et c'était un réel plaisir de pouvoir retrouver la plume d'Emma Hart, et découvrir deux nouveaux personnages qui n'étaient que peu approfondis dans le premier tome car l'histoire n'était pas concentrée sur eux.

Megan et Aston sont deux personnages dont nous n'entendions pas parler dans le premier tome car l'histoire se concentrait sur leurs meilleurs amis. Ici nous découvrons une jeune femme passionnée par les livres (ça nous faisait un très bon point commun), dévouée pour ses proches, généreuse et réservée, ainsi qu'un jeune homme qui passe sa vie avec chaque jour une nouvelle fille dans sont lit et qui, d'un point de vue extérieur, ne jure que par le sexe. Comme une fille rêvant du grand amour et un coureur de jupons peuvent-ils tomber amoureux ? Ce roman est une merveille pour nous faire découvrir cette histoire d'amour.

Nous avons ici des personnages touchants, dans une histoire poignante. Deux amants qui cachent leur amour pour ne pas devoir supporter certaines réactions de leurs amis, mais surtout deux personnes qui se désirent énormément alors qu'ils ne sont pas du tout le prince ou la princesse rêvée qu'ils pouvaient imaginer avant de se rencontrer. C'est beau, l'amour. Le leur est magnifique car ils vont se dévoiler l'un à l'autre, se mettre à nu, confier leur passé et leurs souffrances. J'ai été très touchée par le récit, m'y reconnaissant parfois comme Megan, même très souvent, ce qui m'a d'autant plus passionnée.

Certes, l'histoire était prévisible. Il faut dire que nous ne sommes pas dans un roman où le suspens est à son comble car c'est avant tout une romance, et cette romance à su m'émouvoir comme je m'y attendais, c'est donc pour moi une très belle lecture. La plume de l'auteur m'a transportée une fois de plus, et les jolies citations étaient nombreuses, ce qui renforce mon avis qui est déjà très positif : c'est une saga à lire. Vous allez être touchés, émus et parfois amusés. Un très bon mélange d'émotion, je vous le promets.

C'était donc une très belle lecture. Pas un coup de cœur même si ce n'est pas loin, mais il m'aurait fallu un peu moins de prévisibilité pour que ce livre fasse fondre mon petit cœur sensible. Si je devais retenir une chose, c'est que ce second tome est plus intéressant au niveau de la psychologie, des deux personnages très différents mais qui veulent se découvrir, mais surtout par les très nombreux sentiments qui se dégagent des mots de l'auteur. Je vous le conseille vivement !

Un deuxième tome tout aussi délicieux.